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INTRODUCTION

Yves Bertrand dans son ouvrage théories contemporaines de l’éducation constate que « nous vivons une période où les orientations à donner à l’éducation fusent de toute part ». Tout le monde s’interroge sur la nature des changements éducatifs. Quelle théorie de l’éducation choisir ? Partant de ce constat, nous prolongeons l’interrogation en nous demandant quelles théories choisir pour que l’éducation soit plus efficace dans le monde et plus particulièrement en Afrique ? En effet, une théorie est une connaissance purement spéculative et abstraite par opposition à la pratique. C’est un ensemble de lois, de règle et d’opinion propre à un domaine particulier (Larousse de Poche 2009 : 809). Et, le domaine qui nous incombe dans ce travail est le domaine pédagogique or, qu’est-ce-que la pédagogie ? Étymologiquement, c’est la « science de l’éducation des enfants » (petit Larousse 2009 : 592). Quant à la notion de Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) elle regroupe les techniques utilisées dans le traitement et la transmission des informations, principalement de l’informatique, de l’internet et des télécommunications. (cf. WIKIPEDIA). Au-delà de ces assertions, quels rapprochements pouvons-nous établir entre les théories pédagogiques et les TIC ? Quel peut-être l’impact des TIC sur les théories ? Pour orienter nos propos vers une clarification des théories en rapport avec les TIC, nous partirons de prime à bord d’une approche conceptuelle en passant par une présentation de quelques théories pour sonder au final les conséquences probables des TIC sur les théories pédagogiques.

  • APPROCHE CONCEPTUELLE
  1. Les TIC

Le concept de « technologies de l'information et de la communication » fait l'objet de différentes définitions selon le point de vue de la source utilisée ou selon l'époque de la définition en raison du brouillage progressif des frontières des domaines concernés et de l'évolution rapide des technologies avec la convergence numérique. La définition sémantique des TIC reste particulièrement floue: le terme technologie qui signifie « discours sur la technique » est utilisé à la place de « technique », qui serait à la fois plus simple et plus exact. Les technologies de l'information et de la communication sont des outils de support au traitement de l'information et à la communication, le traitement de l'information et la communication de l'information restant l'objectif, et la technologie, le moyen..

Le dictionnaire Larousse définit les technologies de l'information et de la communication comme étant un "ensemble des techniques et des équipements informatiques permettant de communiquer à distance par voie électronique". Mais cette définition se limite à la convergence de l'informatique et des télécommunications en vue de communiquer et ne tient pas compte de l'impact de la convergence numérique dans les multimédias et l'audiovisuel.

Le grand dictionnaire terminologique de l'OQLF définit les technologies de l'information et de la communication définies comme étant un « Ensemble des technologies issues de la convergence de l'informatique et des techniques évoluées du multimédia et des télécommunications, qui ont permis l'émergence de moyens de communication plus efficaces, en améliorant le traitement, la mise en mémoire, la diffusion et l'échange de l'information ». Cette définition est beaucoup plus complète que la précédente en tenant compte de la convergence numérique dans son ensemble.

  1. La pédagogie

D’entrée de jeu, la pédagogie (direction ou éduction des enfants) désigne l’art d’éduquer. Le terme rassemble les méthodes et pratiques d’enseignement et d’éducation ainsi que toutes les qualités requises pour transmettre une connaissance, un savoir ou un savoir faire. Plus généralement, l’expression « Faire preuve de pédagogie » signifie l’aptitude à enseigner et à transmettre à un individu ou un groupe d’individus -de tous âges et de toutes conditions- un savoir ou une expérience par l’usage des méthodes les plus adaptées à l’audience concernée.

Le mot « pédagogie » dérive du grec παιδαγωγία, de παιδός ( /ˊрɑ ɪdↄs), « l’enfant », et ….(….), « conduire, mener, accompagner, élever ». Dans l’antiquité, le pédagogue était un esclave qui accompagnait l’enfant à l’école, lui portait ses affaires, mais aussi lui faisait réciter ses leçons et faire ses devoirs. « Pédagogie » est un mot remontant en 1495 d’après le dictionnaire le Robert. Ferdinand de Buisson, qui fut inspecteur général de l’inspection publique, donne cette définition : ״ science de l’éduction, tant physique qu’intellectuelle et morale ״.

Pour Emile Durkheim, la pédagogie est une ״ réflexion appliquée aussi méthodiquement que possible aux choses de l’éducation ״ (Durkheim : 1938, p. 10). ״L’éducation est l’action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objectif de susciter et de développer chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels et mentaux que réclament de lui et la société politique dans son ensemble et le milieu social auquel il est particulièrement destiné״ (Durkheim : 1938, p. 51). Pour E. Durkheim – et cette idée fera fortune – ״la pédagogie est une théorie pratique״, comme la médecine ou la politique. La pédagogie est à la fois une théorie et une pratique : une théorie ayant pour objet de réfléchir sur les systèmes et sur les procédés d’éducation, en vue d’en apprécier la valeur et, par là, d’éclairer et de diriger l’action des éducateurs. Pour d’autres encore la pédagogie est « l’ensemble des savoirs scientifiques et pratiques des compétences relationnelles et sociales qui sont mobilisés pour concevoir et mettre en œuvre des stratégies d’enseignement ».

Finalement, Michel Fabre nous dit que la pédagogie se décline aujourd’hui en trois sens:

  • Il peut s’agir d’une «théorie pratique» de l'éducation, terme emprunté à Durkheim pour désigner une réflexion singulière sur l’action éducative en vue de l’améliorer.
  • Cette réflexion pédagogique peut se formaliser en doctrine

(Par exemple les pédagogies Freinet, Montessori). Cette doctrine émane de la démarche précédente qui s’est systématisée.

  • Par extension, il peut s’agir aussi dans le langage courant de l’art d’éduquer ou d’enseigner (on dit par exemple: c’est un bon pédagogue).
  1. Les Théories pédagogiques

On entend par théorie pédagogique un ensemble cohérant de notion, supposées expliquer ce qu’est l’éducation, l’apprentissage, l’instruction, l’élève, l’enseignant, le savoir scolaire.

Plus loin, Yves Bertrand parle des théories technologiques de l’éducation qui « consistent en un ordonnancement logique des moyens concrets en vue d’organiser l’enseignement. Elle se préoccupe des conditions pratiques d’enseignement et tente de régler les problèmes de tous les jours » (Yves Bertrand, 1993 : 82).

La pédagogie est, dans cette conception, une théorie fondée dans une expérience éducative, orientée vers l’action, ayant pour fonction la transformation de la pratique. L’auteur d’une telle«théorie pratique» est un praticien qui se fait théoricien de son action pour l’améliorer. Éventuellement, il propose à d’autres sa théorie. Il ne suffit ainsi pas d’être praticien pour être pédagogue, de même, on n’est pas pédagogue sans avoir une pratique.

Insistons avec Jean Houssaye (1994) sur ce point : en pédagogie, c’est bien la même personne qui pratique et qui théorise. Ce chercheur révèle dans une belle définition la complexité de ce monstre concept qu’est le terme « théorie pratique » : La pédagogie, c’est l’enveloppement mutuel et dialectique de la théorie et de la pratique éducative par la même personne, sur la même personne.

En résumé, une théorie pédagogique peut être vue comme :

  • Une théorie sur les formes d’éducation et de formation. C’est aussi une science qui développe et traite les techniques de l’enseignement.
  • Une théorie qui propose à l’enseignant des outils pour concevoir, réaliser et évaluer des curriculums de formation et d’éducation.
  • Une théorie qui traite aussi le rôle et les besoins de l’apprenant et réfléchit la qualité d’un système d’apprentissage.
  • La théorie des méthodes et des procédés d’instruction et d’éducation.
  • PRESENTATION DES THEORIES PEDAGOGIQUES

Il nous est nécessaire de classer les théories en éducation puis car, leur trop grand nombre ne facilite guère ni la compréhension ni le choix d’orientation pour des changements éventuels en éducation. La classification proposée comprend sept catégories dont trois retiennent l’attention à savoir : les théories personnalistes, les théories sociales et les théories académiques.

  1. Les théories personnalistes

Ces théories sont appelées également humanistes, libertaires, non-directives, organiques, pulsionnelles, libres ou ouvertes s’appuient essentiellement sur les notions de soi, liberté et autonomie de la personne. C’est la personne en apprentissage qui doit maitriser son éducation en utilisant ses énergies intérieures.

Dans ces théories personnalistes, on insiste sur le rôle de facilitateur que doit jouer l’enseignant dans ses relations avec ses élèves et ses étudiants. L’éducation vise l’auto-actualisation de l’enfant. Celui-ci peut apprendre à connaitre ses motivations, ses sentiments et ses stratégies lorsqu’il établit des relations avec d’autres personnes. Il apprend aussi à connaitre les réactions qu’il produit chez les autres. En confondant ses intentions et ses effets, il localise les barrières à son fonctionnement total et autonome de ses relations avec les autres. C’est le groupe qui allait permettre de concrétiser une pédagogie centrée sur le développement de l’individu et de bâtir un environnement éducatif. C’est dans cette perspective qu’Yves Bertrand déclare « l’enseignant joue un rôle de facilitateur. Il amène l’étudiant à vivre des expériences significatives qui aident à pénétrer son vécu expérientiel son for intérieur » (Yves Bertrand, 1993 : P. 51). Il peut s’il veut développer la conscience spécifique corporelle chez l’étudiant, les relations passives et actives de différents types, les concentrations, les méditations, les gymnastiques énergétiques, les rêves éveillés, la danse archétype, la danse minimale. L’étudiant doit s’auto enseigner librement. C’est dans cette perspective qu’Yves Bertrand affirme : « le rôle du professeur consiste essentiellement à faciliter l’apprentissage, le professeur joue un rôle important dans le champ interactionnel et il doit remplir les tâches précises » (Yves Bertrand, 1993 : P. 54). Ce type d’environnement exige la subordination de l’activité du professeur à celle d’apprentissage du sujet éduqué. Il le rend stimulant et interrogatif pour la curiosité naturelle des étudiants. Yves réaffirme encore que : « il a pour fonction l’observation et l’analyse du déroulement de l’interaction d’éduquant –environnement. II ne devra pas interférer dans cette interaction » (Yves Bertrand, 1993 :P. 54).

Ces théories personnalistes nous font appel à Platon qui réfute la théorie empiriste qui prenait l’éduqué comme table rase, tête vide qu’il faut bourrer de connaissances. Pour Platon, l’éduqué a déjà les prédispositions. Il faut juste l’aider à le découvrir. C’est dans ce sens qu’il parle de l’éducation comme sortir de l’ignorance. (Platon, 2008 : P. 273).

  1. Les théories sociales

Elles reposent sur le principe que l’éducation doit permettre de résoudre les problèmes sociaux, culturels et environnementaux. L’éducation aurait pour principale mission de préparer les élèves à trouver les solutions à ces problèmes. Elles visent une vision sociale des transformations à apporter à l’éducation. « Celle-ci doit servir principalement à changer la société, elle doit reconstruire la société » (Yves Bertrand, 1993 : P. 17).

L’étudiant doit acquérir des outils affectifs intellectuels, psychomoteurs, imaginatifs (et d’autres outils qui lui permettront d’intervenir dans une situation et, par conséquent, de transformer la réalité quotidienne. L’éducation est tout simplement une dimension de l’évolution du réel. Eduquer, affirme Grand Maison : « c’est favoriser l’émergence de nouveaux outils de transformation du réel vécu par nous tous, c’est donner aux étudiants les moyens pour transformer le réel, c’est assurer notre évolution mutuelle, c’est interpréter et transformer la vie quotidienne, c’est vivre » (Yves Bertrand, 1993 : P.142).

Les théories éducationnelles décrites ici ont leur fondement dans les réflexions sur la préparation à la transformation, souvent radicale de la culture et de la société. Cela justement pour reconstruire la société, remettre en cause la société capitaliste, s’attaquer aux divisions en classes sociales, se débarrasser des institutions bureautiques. Donc, les objectifs étaient essentiellement sociaux

Les thèmes qui seront abordés sont entre autres les inégalités sociales et culturelles, les différentes formes de ségrégation, les problèmes de l’environnement, les impacts négatifs de la technologie et de l’industrialisation, la dégradation de la vie sur terre. Voilà, les thèmes cruciaux qui doivent faire l’objet de débat entre l’enseignant et les élèves. D’où, le souci est de donner des outils performants aux élèves et aux étudiants pour faire face à ces problèmes.

  1. Les théories académiques

Appelées aussi traditionalistes, généralistes et classiques, elles focalisent leur attention sur la transmission des connaissances générales. Elles s’opposent habituellement à la trop grande emprise de la formation spécialisées. Deux groupes de penseurs se partagent le courant académique : les traditionalistes et les généralistes.

Les traditionalistes veulent que l’on transmette des contenus classiques et indépendants des cultures et des structures sociales actuelles. Les généralistes s’attardent à la formation générale préoccupée par l’esprit critique, la capacité d’adaptation, l’ouverture de l’esprit, etc. Dans les deux cas, le rôle de l’enseignant consiste à transmettre ces contenus et rôle de l’étudiant consiste à assimiler. Elles misent sur l’excellence à viser constamment et sur l’effort maximum à fournir dans les études et dans le travail. Les valeurs véhiculées sont la discipline, le travail acharné, le respect de la tradition et des valeurs démocratiques ainsi que le sens civique

« Les théories académiques sont des théories qui définissent les caractéristiques d’une formation générale devant permettre à un étudiant de devenir une personne cultivée » (Yves Bertrand, 1993 : P.182).

La première tendance traditionaliste est conservatrice dans la mesure où l’on propose des changements qui constituent un retour au passé. On se préoccupe de ce qu’il faut enseigner afin de donner à l’étudiant une bonne formation de base, une vision complète des connaissances et une culture classique. Plus précisément, on se fonde sur la prémisse suivante : « l’éducation doit transmettre des contenus solides et indiscutables ; en d’autres termes, des contenus qui ont subi avec succès l’épreuve du temps » (Yves Bertrand, 1993 : P.20). Ce retour en arrière permet de redécouvrir les valeurs traditionnelles et enseigner les chefs-d’œuvre qui ont marqué les différentes époques.

La seconde tendance (théories généralistes) mise sur la formation générale. Celle-ci est axée surtout sur le présent. Préoccupés par les problèmes actuels de l’éducation, les tenants de la formation académique générale tentent de répondre aux questions suivantes : qu’est-ce qu’une bonne formation générale ? Une formation générale est-elle incompatible avec une formation spécialisée ? En réponse, les théories généraliste affirment que la formation doit développer l’esprit critique, donner une certaine ouverture, un goût de la recherche, la curiosité, une façon de régler des problèmes dans une société démocratique et des compétences polyvalentes (l’exemple des penseurs antiques qui sont à la fois philosophes, écrivains, mathématiciens, physiciens, etc.

Le modèle de cette formation est la formation générale telle qu’elle s’enseignait à l’époque de Platon. L’enseignement obligatoire qui sera général afin de donner à tous une formation de base plutôt que de les spécialiser dès l’âge de 13ans.

En fin de compte, La pédagogie comporte trois techniques majeures : la didactique traditionnelle (conférence, textes et manuels), la supervision et la maïeutique socratique. Mais question qui se pose à présent est celle de savoir comment on peut établir un rapport entre les TIC et ces théories.

  • INTEGRATION DES TIC DANS LES THEORIES PEDAGOGIQUES : QUELQUES CONSEQUENCES
  1. Contribution des TIC dans les théories pédagogiques

La pédagogie c’est l’art de l’enseignement, c’est par extension les méthodes d’éducation qu’on emploi pratiquement. Les TIC ont évolué au point où aujourd’hui, on peut parler non seulement des TICE, mais aussi des théories technologiques.

Les TICE recouvrent les outils et les produits numériques pouvant êtres utilisés dans le cadre de l’éducation et de l’enseignement. Ces outils sont conçus et utilisés pour produire, traiter… lire des documents à des fin d’enseignement et d’apprentissage. Elle représente un canal d’apprentissage susceptible d’améliorer efficacement l’enseignement. A cet effet, l’étude des méthodes d’enseignement intégrant les TICE est l’objet de la techno pédagogie. Cette dernière sous-tend le lien qui existe entre la technologie et la pédagogie. Elle renvoie à des pratiques qui considèrent à la fois les aspects pédagogiques (méthodes d’enseignement et d’apprentissage, motivations, compétences à développer chez l’apprenant…), les aspects technologiques (l’utilisation de l’ordinateur, du web, des projecteurs POWERPOINT) dans cette perspective, les moyens technologiques qui sont ciblés et utilisés par l’enseignement viennent soutenir le recours à des pédagogies actives (qui a pour objet de rendre à l’apprenant l’acteur des ses apprentissages, afin qu’il construise ses savoir à travers des situations de recherche). La techno pédagogie permet donc à l’enseignant de renouveler ses pratiques professionnelles afin de l’adapter aux nouvelles réalités des élèves, motivés à apprendre différemment. Dans ce cas on peut dire que les TICE permettent de proposer un autre rythme d’enseignement, de relier un savoir à un contexte plus vaste, bref de créer de nouvelles dynamiques pédagogiques. Yves dans ce sens nous parle du salut par la technologie.

Bien que l’usage appelle à une familiarisation technique qu’une formation intellectuelle, les TIC représentent un important potentiel d’innovation pédagogique et un réservoir quasi infini de nouvelles pratiques pour les enseignants comme pour l’ensemble du système éducatif. Aujourd’hui, on peut relever plusieurs types de ressources apportées par les TIC dans l’enseignement, en vue d’améliorer le système éducatif :

  • Les logiciels généraux (textes, son, image numérique), utilisés à des fins d’apprentissage ou d’enseignement,
  • Les banques de données et d’informations, (documents numériques, textes, images, vidéo power point… ) pouvant être utilisés comme support de cours et d’illustration par l’enseignant ou pouvant servir comme source d’information pour les élèves lors de recherches documentaires.

Ainsi, les TICE sont intéressantes comme instruments éducatifs dans la mesure où ils facilitent :

  • Une exploration non linéaire qui suit un seul objectif des connaissances,
  • Des visions alternatives d’un même contenu,
  • Un accès plus facile aux connaissances,
  • Des visions alternatives d’un même contenu,
  • Un accès plus facile aux connaissances,
  • La communication à distance des connaissances, ou encore réseautage, c’est-à-dire que les élèves peuvent se connecter entre eux pour les travaux scolaire et pour plus de communication,
  • La rapidité dans les recherches, théorie personnaliste

Elles permettent aussi de construire un environnement éducatif qui tient d’avantage compte de l’apprenant. Elles amènent l’enseignant à partir de l’apprenant plutôt que de la matière à enseigner à guider l’apprenant dans ces découvertes plutôt que de lui enseigner la matière. Autrement dit, elle favorise la réalisation d’apprentissage mobilisateur, plaçant l’élève au cœur de l’action ainsi que la mise en œuvre d’un espace créatif autant chez l’élève que chez l’enseignant. C’est en quelque sorte le retour de la valorisation de la créativité pédagogique sur laquelle s’appui une nouvelle dimension de la flexibilité pédagogique.

A la suite de ce constat, on se rend compte que les TIC nous permettent d’apprendre à mieux apprendre. Mais pour quelles soient plus efficaces, il faut tenir compte de certain préalables. En d’autres termes, l’intégration pédagogique d’éthique dépend d’une planification de certaines à franchir dans le système éducatif tels que :

  • L’alphabétisation des enseignants aux TIC,
  • L’initiation des enseignants à l’utilisation des TIC dans le cadre des acquisitions des différentes disciplines à enseigner,
  • La maîtrise du processus d’intégrations des TIC dans la situation pédagogique (comprendre comment, quant et pourquoi utiliser des TIC à des fins pédagogiques ?)
  • L’initiation des autres acteurs de l’école à l’utilisation des TIC dans la gestion de la classe et de l’école.

En revanche, tous ces avantages et mérites des TIC pour les théories pédagogiques ne sont pas exempt des limites et des critiques.

  1. Quelques limites des TIC : le cas de l’Afrique

Tous les avantages que les TIC peuvent apporter à la pédagogie sont intéressants, surtout pour les pays développés qui sont bien avancés en cette matière. Mais en ce qui concerne les pays d’Afrique, surtout l’Afrique sud-sahélienne, l’intégration des TIC dans les écoles posent encore beaucoup de problèmes de plusieurs ordres.

Le premier aspect de ces problèmes peut se poser sous forme de plainte ou de critique qu’on a l’habitude d’entendre. Certains soutiennent que les technologies sont des jeux pour les enfants, c’est une perte de temps. Cela peut paraitre vrai dans la mesure où cet outil n’est pas utilisé à bon escient. Une autre critique vient des enseignants pour qui l’intégration des TIC entrainerait la perte de contrôle du processus éducatif. Ce constat est fait avec YVES BERTRAND qui affirme que « en effet les enseignants se sont bien aperçue en cours de route que l’utilisation des TIC représentait un transfert de leur pouvoir sur l’acte éducatif, à d’autres personnes qui sont les technologues de l’institution, les théoriciens de l’informatique les conseillers en pédagogies… » En plus de cela, les enseignants accros du contrôle des toutes les facettes de leurs classes sont inquiets, cette démocratisations des savoirs menace leurs gestions de la classe et la conduite de leurs activités pédagogiques, les TIC sont une perte de contrôle sur les orientations que peut prendre leur cours.

En revanche, comme nous l’avons tantôt soulignés, si nous avions constatés que les TIC sont avantageuse pour l’éducation cela demeure vrais pour les pays développés même s’ils rencontrent encore des difficultés. Or, pour le cas de l’Afrique, les recherches sur les TIC ont dès le départ engendré beaucoup d’intérêt mais aussi beaucoup de pessimisme. A cet effet, l’intégration pédagogique des TIC est confondue à plusieurs défis que nous pouvons classer en quatre catégories.

  • Les défis de nature infrastructurelles : panne d’électricité et de réseau internet.
  • Les défis de nature technologiques : manque d’équipement informatique et vétusté de l’équipement.
  • Les défis de nature humaine : manque de compétence et de formation techno pédagogique des enseignants.
  • Les défis de nature financière : manque des financements durables des projets d’intégration pédagogique des TIC

Tels sont les défis à relever pour les TIC soient encore plus efficaces dans les démarches pédagogiques

En plus de ces défis, plusieurs contraintes technologiques peuvent aussi conditionner l’intégration des TIC dans les apprentissages, tels : l’humidité qui détériore rapidement les appareils, le chaleur qui surchauffe les moteurs, l’instabilité électrique, la faible maîtrise de l’outil par l’utilisateur. Mais ces problèmes peuvent être résolues aujourd’hui parce qu’il existe des appareils plus performant pouvant résister à ces danger naturels.

  1. Quelques perspectives

L’importance n’est peut-être pas tant la question du moment de l’arrivée des TIC en classe que celle de leur utilisation judicieuse dans l’enseignement en vue de l’atteinte des finalités de l’école. Pour ce faire, il faut repenser l’intégration des TIC afin de dépasser rapidement l’enseignement de l’informatique. Cette démarche demande une forte reconceptualisation de la formation des enseignants et de son évaluation, car les nouvelles compétences qui lui sont demandées ne sont pas seulement techniques. Pour que les enseignants soient dynamiques et innovants, on leur demande dorénavant de :

  • Réfléchir sur les différents types d’apprentissage et les principes qui en résultent pour guider la compréhension et les pratiques d’intégration des TIC dans la classe ;
  • Se familiariser, avec les notions de compétence cognitives et les stratégies d’apprentissage ;
  • Planifier, implémenter et évaluer l’apprentissage dans un cours assisté des TIC ;
  • Gérer efficacement les ressources humaines et matériels pour un apprentissage performant ;
  • Rendre l’élève capable d’utiliser les TIC pour optimiser les concepts les compétences et les processus acquis de sont n’apprentissage pour que cela ne limite pas le goût de la recherche personnelle. Car l’une des tentations de l’utilisation des TIC pour les recherches est de prendre ce que les autres ont pensés et de ne plus penser par soit même, de ne plus innover.

D’autres perspectives majeurs nous sont données dans le concept du salut par la technologie selon Yves Bertrand. Pour quoi le salut par la technologie ?

  • Parce que la technologie est un ensemble de support à l’action
  • Parce qu’avec ses ressources, les outils les appareils, les méthodes…on parviendra à l’application des connaissances dans le but de résoudre les problèmes pratiques
  • Parce qu’une théorie technologique contribue à l’ordonnance logique des moyens concrets en vue d’organiser l’enseignement
  • Elle se préoccupe des conditions pratiques d’enseignement. Elle se veut pragmatique et organisatrice de la communication pédagogique
  • La technologie de l’instruction :
  • Elle propose d’étudier comment organiser l’environnement pédagogique, comment disposer méthodes et moyens pédagogiques, comment ordonner les connaissances
  • Elle réfléchit sur quel design transmettre l’instruction afin que le sujet puisse assimiler les connaissances nouvelles
  • Elle est centrée sur la conception du système de l’instruction
  • La technologie de l’éducation
  • Une approche consistant à appliquer les connaissances scientifiques et les données rationnelles… dans le but de développer les systèmes susceptibles de résoudre les pratiques d’apprentissages, d’enseignement et de formation
  • Outil d’intervention rationnelle qui oriente l’intuition du technologue dans la recherche le développement et l’application de solution satisfaisante, désirables et réalisables aux problèmes pratiques rencontrés dans l’univers effectif de l’apprentissage

Au terme de cette analyse du thème sur les TIC et les théories pédagogiques, nous avons pu arriver à la conclusion selon laquelle l’appropriation des TIC par les théories pédagogiques, quel que soit sa forme, s’avère nécessaire de nos jours. L’élève, de même que l’enseignant, est invité à manipuler le matériel. Les apprenants sont donc appelés à faire usage des TIC dans le but de se les approprier, et ce, même si les séances de manipulation sont parfois précédées de brefs aperçus ou exposés de la part des enseignants. Un autre niveau d’appropriation concerne l'enseignement d'une discipline en recourant au potentiel des TIC.

Les enseignants devraient intégrer les TIC non seulement dans la préparation de leçons, mais aussi en salle de classe. Comme nous l’avons vu avec les théories, l’usage des TIC fera en sorte que l’enseignement ne plus centré sur le maître mais bien sur l’élève. A ce point, les élèves, sous la houlette de leur enseignant, font un usage des TIC dans le but de développer des compétences ou d’acquérir de nouveaux savoirs inhérents à diverses disciplines scolaires. Par ailleurs, l’intégration pédagogique des TIC pourra avoir un impact sur la réussite éducative de manière significative. En effet, les études sont nombreuses à montrer que le simple enseignement des TIC est susceptible d’avoir des impacts positifs sur la réussite éducative en favorisant une motivation scolaire accrue, une impact significatif sur l’apprentissage de diverses disciplines, qu’il s’agisse des sciences appliquées, des mathématiques, des sciences sociales ou même des arts.

Ainsi, l’appropriation des TIC dans les théories pédagogiques sont indispensables parce qu’elles disposent à une pédagogie de l’apprendre ensemble qui change les symétries traditionnelles de la classe, une pédagogie de l’appropriation qui impose de dépasser les limites des murs de l’école, une pédagogie de l’autonomie réflexive. L’usage des TIC permettra de développer l'esprit curieux et chercheur menant les élèves à être créatifs et à cultiver l'indépendance d'esprit pour exploiter toutes les opportunités d'apprentissage. Par ailleurs, l’introduction des TIC dans la classe ne devrait pas être un facteur favorisant la baisse de l’estime de soi chez les enseignants.

En revanche, nous avons constaté que pour l’Afrique, L’utilisation des technologies par les enseignants et les élèves à des fins pédagogiques demeure encore un immense défi même si l’on constate en amont des progrès considérables

  • Buisson Ferdinand, Dictionnaire de pédagogie, Paris, Hachette, 1887
  • Bertrand Y. (1998), Théories contemporaines de l’éducation, Montréal et

Lyon, Éditions Nouvelles et Chronique Sociale, 1998

  • Dictionnaire, Larousse de Poche, Larousse 2009
  • Durkheim. E. l’évolution pédagogique en France, Paris, PUF, 1938,
  • Durkheim. E., Education et sociologie, Paris, PUF, Quadrige, 1998
  • Houssaye, J., Soëtard, M., hameline, D., fabre, M. Manifeste pour les pédagogues, Paris, ESF, 2002.
  • Platon, La République, Œuvres complètes, Paris, France, Garnier-Flammarion, 2008

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION 1

  • APPROCHE CONCEPTUELLE 2
    1. Les TIC 2
    2. La pédagogie 3
    3. Les Théories pédagogiques 4
  • PRESENTATION DES THEORIES PEDAGOGIQUES 5
    1. Les théories personnalistes 5
    2. Les théories sociales 6
    3. Les théories académiques 7
  • INTEGRATION DES TIC DANS LESTHEORIES PEDAGOGIQUES : QUELQUES CONSEQUENCES 8
  1. Contribution des TIC dans les théories pédagogiques 8
  2. Quelques limites des TIC : le cas de l’Afrique 10
  3. Quelques perspectives 11

CONCLUSION 14

BIBLIOGRAPHIE 15

TABLE DES MATIERES 16

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